Un nouveau mode de financement pour les start-ups : les ICO (Initial Coin Offering)

Un nouveau mode de financement pour les start-ups : les ICO (Initial Coin Offering)

Les points clés : 

Un nouveau mode de financement pour les start-ups : les ICO (Initial Coin Offering)

Qu’est-ce qu’une ICO (Initial Coin Offering) ?

Une ICO est assimilable à une levée de fonds en jetons (ou tokens). Les investisseurs qui souhaitent prendre part à un projet sur le moyen long terme, souscrivent dans la plupart du temps en cryptomonnaie. C’est une façon pour l’entreprise de trouver des financements. Si on devait transposer cette opération dans la finance traditionnelle, ce serait une IPO (Initial Public Offering).

Quels jetons pour une ICO ?

Il existe 4 grands types de jetons dans une ICO :

  • Les security token (ou equity token), qui sont des jetons permettant à l’investisseur de percevoir des dividendes, un peu à la manière d’une action, ou d’une part sociale. Avec ces droits, il a aussi la possibilité de prendre part aux décisions de la société à l’origine de l’ICO.
  • Les utility tokens, qui sont des jetons permettant l’utilisation du produit ou du service proposé par la l’entreprise à l’origine de l’ICO. Ils n’ont pas pour objet d’être remboursés à l’investisseur.
  • Les community tokens, qui sont des jetons ayant pour seul but de donner un rôle dans la gouvernance au sein du projet de la société émettrice.
  • Les assets tokens, qui sont des jetons représentant la contrevaleur d’un ou plusieurs actifs sous-jacents.

Les étapes clés de l’ICO

1) Dans un premier temps, et pour présenter le projet, il faut rédiger ce que l’on appelle le « white paper ». Dans ce document doit être détaillé l’ensemble des informations destinées aux futures investisseurs (description de la société, entité juridique, actionnariat, nombre de jetons à émettre et déjà émis, le montant cible, le softcap, le hardcap, prix d’émission … ).

2) Ensuite, et pour permettre l’exécution de la souscription sur la blockchain lors de la levée de fonds, l’entreprise devra mettre en place un smart contract (ou contrat intelligent).

3) Puis les investisseurs devront porter à la connaissance du public ce projet d’ICO, en utilisant les canaux de communication classiques (sites internet, réseaux sociaux .. ). NB : Sur le plan légal, seules les levées de fonds ayant reçu le visa de l’AMF peuvent faire l’objet d’un démarchage téléphonique. Ce visa optionnel est valable 6 mois.

4) Enfin, et grâce au smart contract, les investisseurs reçoivent les tokens auxquels ils ont souscrit.

Quelle réglementation pour une ICO ?

Comme évoqué plus haut, l’ICO peut bénéficier d’un visa délivré par l’AMF. Ce visa est optionnel, et a été introduit avec la loi Pacte du 22 mai 2019. Il ne vise que les ICO faisant intervenir des utility tokens. Pour obtenir ce visa, l’AMF vérifie l’ICO proposée par l’entité. L’AMF atteste que toutes les garanties légales nécessaires à une offre au public sont réunies (CMF, L. 552–5).

Aussi, le white paper doit être jugé complet, et suffisamment compréhensible pour les investisseurs. De plus, il doit être porté à la connaissance de l’AMF au moins 20 jours ouvrés avant la date souhaitée d’obtention du visa.

Les avantages d’une ICO

En adéquation avec les principes de la blockchain, l’avantage majeur de l’ICO est son caractère décentralisé, et désintermédié. Cela rend l’opération rapide et simple pour tous les investisseurs intéressés par le projet.

D’autre part, et en investissant dans une ICO, il est possible d’obtenir des retours sur investissements conséquents, compte tenu du fait que les cryptomonnaies sont en général très volatiles. Aussi, et dans le cas des utility tokens par exemple, il peut être intéressant de bénéficier de produits et/ou services prometteurs, et pour une durée indéterminée.

Les inconvénients d’une ICO

Un des inconvénients majeur des ICO, réside dans les coûts marketing de l’opération. Par définition, une ICO est publique, et a pour objectif d’attirer un maximum d’investisseurs potentiels. Pour ce faire, l’entité émettrice devra user de moyens publicitaires importants pour capter le plus de monde possible.

Aussi, les « fausses » ICO sont nombreuses, et au-delà des arnaques possibles, il faut maîtriser et connaître un minimum le marché des cryptomonnaies. Le visa de l’AMF n’est pas un visa très difficile à obtenir, et ne garantit malheureusement pas toujours la fiabilité de l’opération, et encore moins une fluctuation des cours vers le haut. Comme dans tout investissement, le risque de perte est donc bel et bien réel.

Laurent Plenet (P&L Partners)


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